Michel Odoul

 

Dis-moi où tu as mal, je te dirai pourquoi

1994  Albin Michel  232 pages

 

 Je n’avais aucune notion de « psycho-énergétique » en ouvrant ce livre qu’une bonne âme m’a conseillé. Le sujet m’intéressait c’est tout. L’auteur - Michel ODOUL - veut démontrer, en s’appuyant sur des principes de la philosophie chinoise (le chaos, le Yin, le Yang, les chakras, le chemin de vie…) que notre corps est un tout, physique et temporel, qui manifeste notre incarnation, mais en même temps un ensemble de parties, d’organes, de systèmes tous aussi uniques, déterminants et complémentaires et dont le rôle ne se limite pas à de simples fonctions mécaniques.

 

Ainsi, au travers des « méridiens », celui du cœur, du poumon, de la vessie, du rein, de l’estomac (j’en ai compté douze) et de principes vitaux (feu, eau, bois, terre, métal), chacune des parties de notre corps est reliée aux autres, assume des fonctions propres et nous « parle » de notre état de santé physique et mental. Les douleurs, les traumatismes, les allergies, les inflammations deviennent des veilleurs de nos modes de vie, la manifestation de tensions psychologiques pouvant déboucher un jour sur une possible pathologie. (Ndlr : La douleur serait-elle salvatrice ?). 

 

Au-delà de l’approche philosophique, Michel Odoul connaît par cœur le corps humain, ses méandres et ses mystères. Des douleurs dans les épaules sont à rapprocher d’une difficulté à agir ; dans les genoux, d’une difficulté à accepter ; les maux de la hanche concernent nos croyances profondes ; ceux du poumon nos relations extérieures. La peau et ses 700 000 capteurs nerveux nous protège des agressions microbiennes mais participe à la transformation du rayonnement solaire en vitamine D. Le livre fourmille d’explications comme celles-ci. On à envie d’y croire tellement cela paraît simple ! 

 

Nos parents, nos aïeux, élevés « à la dure » disaient souvent « Tu t’écoutes trop ! ». Désolé pour eux mais ce livre démontre le contraire : On ne s’écoute pas assez ! De fait, avant de se précipiter chez le pharmacien pour faire « taire » certains « symptômes » récurrents il serait plus raisonnable d’essayer de les comprendre et d’en corriger la cause. Je dois avouer que j’ai eu quelques difficultés à intégrer la première partie du livre très « technique » (ciel antérieur, ciel postérieur, conscient et non-conscient, description des principes du métal, du feu, de l’eau, de la terre et du bois) bien que j’ai adhéré avec plaisir au concept de « légende personnelle ». 

 

Mon passage préféré est celui qui décrit d’une façon très pratique, parfois même humoristique (le gros intestin est l’éboueur…), le rôle de chacun de nos systèmes (digestif, respiratoire, urinaire, circulatoire, nerveux et reproducteur). Le simple bon sens nous permet à cette étape de mieux comprendre les enjeux de notre mode de vie.  La dernière partie est celle sur laquelle, je suppose, tout les lecteurs se ruent, puisqu’elle explique, à partir des affections ressenties la cause possible de ces dérèglements.

 

Cet ouvrage aide sans aucun doute, à reconsidérer la responsabilité de chacun (e) dans les désordres qu’il (elle) subi, la morale de l’histoire étant que la meilleure façon de se soigner est de faire attention à ne pas tomber malade !

 

©  Didier THIOLLIER 

 

Saint-Augustin d'Hippone

 

Les confessions

Œuvre autobiographique   397-401   Le Monde/Flammarion   447 pages

 

Les « Confessions » c’est une histoire racontée par Augustin (Aurelius Augustinus), à la première personne. Augustin livre le récit de son enfance, de son adolescence et de sa conversion au christianisme et au catholicisme. Il s'attache à analyser la pensée et les dogmes de l'Eglise en les confrontant aux textes des philosophes anciens et aux différentes doctrines émergentes en ce 4° siècle de l'ère chrétienne. 

 

Du coup, le lecteur devient le témoin indiscret de l’intériorité d’Augustin, de sa relation avec Dieu lui-même. On n’assiste pas tous les jours à des échanges de ce niveau… Il s’agit de véritables dialogues tant Augustin se sent « inspiré » et « entend » aussi les réponses à ses interrogations « Vous avez répandu votre parfum, je l’ai respiré et je soupire après vous ; je vous ai goutée [beauté si ancienne] et j’ai faim et soif de vous ; vous m’avez touché et je brûle du désir de votre paix ».  

Son enfance, son adolescence, Augustin les raconte sans fard, à postériori et en confessant des choses très intimes. Augustin est né à Thagaste en Numidie berbère (actuelle Souk Ahras en Algérie) en 354. Thagaste est une province romaine d’Afrique. Ses parents, en bons citoyens romains, souhaitent lui faire poursuivre des études pour obtenir une situation au service de l’empire. Son père, Patricius, est païen ; sa mère, Monique est chrétienne (elle deviendra Sainte Monique). 

 

Las, Augustin n’est pas très porté sur les études mais plutôt sur les activités d’un adolescent fêtard «Je brulais de me rassasier de plaisirs infernaux, j’eus l’audace de m’épanouir en des amours changeantes et ténébreuses ». A 16 ans Augustin arrête ses études « en cette seizième année de mon âge charnel où je subissais avec un abandon total l’empire de cette folie sensuelle qu’autorise le honteux honneur humain ».  A 17 ans, il reprend ses études à Carthage (actuel Tunisie) mais vit maritalement avec une femme qui lui donnera un fils, Adéodat. Vu de nos jours, c’était plutôt «  mal barré » pour le futur évêque d’Hippone, futur Saint et futur Docteur de l’Eglise catholique… « Je vins à Carthage et partout autour de moi bouillait à gros bouillons la chaudière des amours honteuses. Je n’aimais pas encore et j’aimais à aimer »…

 

Augustin fait un effort, s’accroche (ses parents lui ont promis un scooter), il étudie la philosophie - l’art de convaincre - il est séduit un temps par le manichéisme (qu’il combattra violemment plus tard), il découvre Platon, Plotin, lit Cicéron (l’Hortensius) et devient professeur de rhétorique d’abord à Carthage puis à Rome et enfin sur recommandation du Préfet de Rome, Symaque, à Milan. Augustin à des amis fidèles, Alypius et Nébridius avec lesquels il partage ses interrogations, le fruit de ses réflexions. A noter l’anecdote qui voit Alypius, dans ses fonctions d’assesseur du comte chargé des finances de l’Italie, résister aux pressions politiques d’un haut personnage « A cette époque il y avait un sénateur très puissant qui s’était attaché par ses bienfaits ou tenait par la terreur une foule de gens… ». Du coup, je propose d'adopter Alypius comme saint patron des fonctionnaires. 

 

Son art de l’analyse et de la rhétorique, Augustin les emploie à combattre ce qui lui apparaît comme des hérésies: le manichéisme (de Mani ; le royaume des ténèbres contre celui de la lumière…, doctrine manichéenne dont Augustin à été très proche), l’arianisme (d’Arius ; le fils est inférieur au père…), le pélagianisme (de Pélage ; l’homme est libre et peut choisir le bien…) et même l’astrologie «Je ne cessais pas de consulter ces imposteurs qu’on appelle astrologues ». De son éducation romaine Augustin ne retient pas non plus la mythologie qui propose selon lui aux hommes des modèles impurs : « Assurément Homère forgeait des fables, mais en attribuant une nature divine à des hommes pleins de vices, son intention était qu’on ne prît pas ces vices pour des vices, et que quiconque agirait comme eux parût imiter, non des hommes perdus de mœurs mais des dieux du ciel ». 

 

A Milan, Augustin est présenté à l’évêque du lieu Ambroise « connu dans le monde entier » et futur Saint Ambroise. Augustin l’écoute, le regarde agir et convaincre, apprend beaucoup de lui et en ressent beaucoup d’affection « Vous me conduisiez à lui, à mon insu, afin qu’il me conduise à vous en pleine conscience ». Augustin renvoie sa concubine, prend ses distances avec les manichéens et renonce « aux honneurs, à la richesse et au mariage ».  Augustin est sensible à la  pensée de l’Eglise telle que prêchée par Ambroise, il adhère peu à peu à l’idée catholique de la foi « Je préférais la doctrine catholique estimant qu’il y avait plus de mesure et de sincérité à faire une obligation de croire à ce qui n’était pas démontré ».

 

Mais le chemin est long, Augustin est en proie aux tourments de la chair, il hésite, tergiverse, demande une jeune fille en mariage, mais doit attendre deux ans la conclusion de cette union et son naturel, si souvent chassé, revient au galop : « Et moi malheureux impatient de cette attente de deux années, je me procurai une autre femme, une femme illégitime pour nourrir et trainer en quelque sorte la maladie de mon âme ». 

 

Dans ce parcours de catéchumène Augustin éprouve le poids et l’habitude du péché. Il médite sur ce Dieu qu’il pressent fort et commence à entrevoir que sans la grâce divine rien n’est possible à l’homme « Or vous Seigneur vous demeurez éternellement et elle n’est pas éternelle votre colère puisque vous avez eu pitié de la boue et de la cendre et qu’il vous a plu de corriger sous votre regard mes difformités. Vous me harceliez d’un aiguillon secret pour nourrir mon inquiétude jusqu’à ce que par une vue intérieure vous fussiez devenu pour moi un objet de certitude ». 

Sa conversion intervient en 386, à 32 ans alors qu’Augustin est allongé sous un figuier dans un jardin de Milan, l’évidence s’impose d’un coup : « A peine avais-je fini de lire cette phrase qu’une lumière rassurante s’était répandue dans mon cœur, y dissipant toutes les ténèbres de l’incertitude ». Augustin est finalement baptisé en 387, en même temps que son fils Adéodat et son ami Alypius. 

 

L’année 387 c’est aussi l’année de la mort de Monique la mère d’augustin. Cet événement secoue fortement Augustin qui écrit des lignes bouleversantes de prière pour Monique : «  Je sais qu’elle à toujours pratiqué la miséricorde et cordialement remis leurs dettes à ses débiteurs ; remettez-lui aussi les siennes, si elle en a contracté pendant les nombreuses années qui ont suivi son baptême. Remettez-les lui Seigneur, remettez-les lui, je vous en supplie et n’entrez pas avec elle en jugement »…. 

Augustin, devenu pour nous, un grand philosophe et l’un des plus éminents penseurs du IV° siècle, poursuit ses réflexions. Il s’interroge et s’applique à trouver des réponses à de grandes questions métaphysiques : Qui est Dieu ? , d’où vient le mal ? Comment le monde a-t-il été crée ? Quelle est la matière et la forme du monde ? Que peut l’homme pour son salut ?...

 

J’ai trouvé certains passages extrêmement intéressants dont je conseille vivement la lecture intégrale, voici une petite mise en bouche: 

Sur la volonté qui est très importante - mais pas suffisante - pour se diriger vers le bien (livre VIII): « Je faisais mille gestes, de ceux que l’on fait quand on a la volonté sans le pouvoir, qu’on soit privé de membres ou qu’on les ait ligotés, brisés par la maladie ou tout autrement paralysés. Si je m’arrachais les cheveux, si je me frappais le front, si j’étreignais mes genoux de mes doigts entrelacés, je le faisais parce que je le voulais. J’aurais pu le vouloir et ne pas le faire si la mobilité de mes membres ne m’avait pas obéi ».  «  Je faisais donc bien des choses où le vouloir ne se confondait pas avec le pouvoir. Et je ne faisais pas ce que je désirais avec une ardeur incomparablement plus grande et que j’aurais pu faire dès que je l’aurais voulu car pour le vouloir effectivement il n’était que de le vouloir pleinement »… 

 

Sur la mémoire de l’homme dans laquelle réside Dieu selon Augustin de toute éternité (livre X) : « Et j’arrive aux plaines, aux vastes palais de la mémoire, là où se trouvent les trésors des images innombrables véhiculées par les perceptions de toutes sortes ».  « Quand je suis là, je fais comparaître tous les souvenirs que je veux. Certains s’avancent aussitôt, d’autres après une plus longue recherche : il faut, pour ainsi dire, les arracher à de plus obscures retraites… ».  

« Je retiens l’mage des sons qui composent ces mots, je sais que ces sons ont traversé l’air en vibrant, et ce qu’ils ont déjà cessé d’être. Mais les réalités elles-mêmes, signifiées par ces sons, je ne les ai atteintes par aucun sens  et je ne les ai vues nulle part que dans mon esprit. Ce que j’ai mis en réserve dans ma mémoire, ce ne sont pas leurs images mais elles-mêmes. D’où sont-elles entrées en moi ? ». 

 

Sur le temps et la temporalité de l’homme face à l’éternité de Dieu (livre XI) : « Que faisait Dieu avant de créer le ciel et la terre ?... Si quelque esprit léger vagabondant à travers les images des temps écoulés, s’étonne que vous, le Dieu tout-puissant qui avez crée et conservé toutes choses, vous vous soyez abstenu, jusqu’au jour de la création, pendant des siècles innombrables d’une telle œuvre, que celui-là) s’éveille et prenne conscience de l’erreur attachée à son étonnement. Comment des siècles innombrables auraient-ils pu passer puisque vous le créateur des siècles, vous ne les aviez pas encore faits ? ».  « Qu’est-ce donc que le temps ? Si personne ne me le demande je le sais ; mais si on me le demande et que je veuille l’expliquer je ne sais plus. Pourtant je le déclare hardiment, je sais que si rien ne se passait, il n’y aurait pas de temps passé ; que si rien n’arrivait, il n’y aurait pas de temps à venir ; que si rien n’était, il n’y aurait pas de temps présent. ».  « Comment donc, ces deux temps, le passé et l’avenir sont-ils puisque le passé n’est plus et que l’avenir n’est pas encore ? ». 

 

Augustin interroge des concepts purement philosophiques et d'autres plus intimes et spirituels mais à chaque fois en poussant très loin le raisonnement et l'exigence: Sur la matière de l’homme, le sens de son existence, la mutabilité des corps, ce qui n’est pas soumis à la loi du temps... la bonté créatrice de Dieu, la vanité de l'action humaine, le repos en Dieu…  

 

En résumé, je ne suis pas mécontent d’avoir ouvert, lu et essayé de comprendre cet ouvrage qui fait émerger de grands développements philosophiques d’un itinéraire personnel de spiritualité hors du commun, raconté sur un mode presque journalistique (au sens de la tenue d’un journal). La lecture en est parfois très fluide, parfois un peu plus ardue… mais j’ai bien retenu la leçon d’Augustin : « pour le vouloir effectivement il n’est que de le vouloir  pleinement »…

 

 

©  Didier THIOLLIER

Dan Brown

 

Le symbole perdu

2009   Jean-Claude Lattès   595 pages

 

Je n'ai pas vraiment accroché à cette histoire dont l'intrigue, un tantinet laborieuse, se déroule en une journée et sur quasiment un seul site: Le Capitole à Washington. Robert Langdon, le héros du Da Vinci code répond à une invitation de son ami Peter Solomon historien-philanthrope-scientifique-milliardaire et franc-maçon. 

Las... Rien ne se passe comme prévu, Solomon ayant été enlevé par un mystérieux et maléfique individu répondant au doux pseudonyme de Mal'akh, également franc-maçon et de haut grade (grand commandeur je crois). Dès lors, Robert Langdon, flanqué d'une charmante Katherine, sœur de Peter Solomon, scientifique elle aussi (étude de la noétique) vont se lancer à la recherche de Peter poursuivis par les meilleurs agents du bureau de la sécurité de la CIA, conduits par la redoutable Inoue Sato.

 

L'histoire n'est pas facile à suivre, alourdie par les très nombreuses et très longues digressions sur les "mystères anciens", les sociétés secrètes (templiers, Illuminati, rosicruciens, légende d'Excalibur...), leurs origines, rites et symboles. De symbole, il en est d'ailleurs question tout au long du récit, à partir de la découverte, macabre, d'un tatouage sur une main coupée jusqu'à une pyramide miniature (de pierre et coiffée d'or), qui doit conduire à une autre pyramide, bien réelle celle-ci, mais enterrée quelque part à Washington...

 

Au fil des rebondissements l'auteur nous explique les ressorts de la franc-maçonnerie, ses temples, ses loges, ses rites et son influence sur les "pères fondateurs" des Etats-Unis d'Amérique (Georges Washington, Benjamin Franklin...). Dans le roman, Peter Solomon occupe la très haute fonction de "dirigeant du suprême conseil du trente-troisième degré du rite écossais aux Etats-Unis". De génération en génération les maçons se seraient transmis un secret (les mystères anciens ?) capable de bouleverser l'ordre du monde, voire de le détruire. Mal'akh (le méchant-méchant), la CIA (les méchants-bons), Robert et Katherine (les bons) veulent s'emparer de ce secret, ou le sauver pour nos deux héros. 

 

Les limousines sont des Lincoln, les hélicoptères des Faucons et les téléphones des BlackBerry. Dan Brown ne nous épargne rien, pas même la description détaillée du Capitole, de sa rotonde et de ses 541 chambres à ne pas confondre avec le "cabinet de réflexion" de Peter Solomon orné de crânes et d'os et abritant la fameuse mini pyramide. cette exégèse des textes et rites anciens - ce fatras pourrait-on dire - parfois intéressante, nuit finalement au rythme d'un récit censé conduire l'homme à son apothéose ("apo" et "theos" constituant en grec un mélange potentiellement détonnant). Par contre, je n'ai eu aucun mal à adhérer à la révélation finale sur la condition humaine... mais c'est mon coté spirituel. 

 

©  Didier THIOLLIER

Gwenaële Robert

 

Le dernier bain

2018   Robert Laffont   232 pages

 

Cette histoire, dont on nous annonce qu'elle "détruit l'image sublime et mensongère de Marat laissée par son ami David" est surtout une immersion dans le Paris révolutionnaire de l'an I (22 sept. 1792 - 21 sept. 1793) et le moins que l'on puisse dire c'est qu'en ces temps troublés "ça dépote".

 

En compagnie du moine jureur Théodose Billot, de Jane Ashley la demoiselle anglaise, de Marthe Brisseau la blanchisseuse et de son mari André geôlier de la prison du temple, on croise des people illustres: Marat, Hébert, Marie-Antoinette et surtout… Charlotte Corday qui assassine "l'ami du peuple" le 13 juillet 1793. La petite histoire rencontre la grande. On suit même la destinée de la fameuse baignoire jusqu'au musée Grévin en 1886.

 

Effectivement "l'ami du peuple" ex. médecin des gardes du comte d'Artois n'est pas présenté sous un jour très reluisant, du point de vue de ses mœurs personnelles (demandez à Mme Brisseau ce qu'elle en pense) autant que dans sa vie politique publique quand il appelle au meurtre, qu'il pousse à l'insurrection et réclame cent mille têtes !

 

Un passage particulier m'a beaucoup fait réfléchir. Il s'agit de la scène de l'interrogatoire de Théodose par Fouquier-Tinville. Un mot, un seul, d'acquiescement à la Constitution civile du clergé rend libre. Un mot, un seul, de refus et c'est la mort sur l'échafaud. 

 

"Comme c'est rapide l'apostasie, une seconde, une syllabe suffisent à vous damner, tandis qu'il faut une vie entière pour s'édifier, pour arracher à la nature humaine un pouce de sainteté."

 

J'ai pensé à tous ces beaux discoureurs qui échafaudent des théories sur toutes les situations, sur tous les grands choix humains. Là point de verbiage, d'idéologie, de concept, juste un mot à dire, ou pas, pour choisir sa destinée en une seconde. L'application pratique d'un vieux proverbe: Nécessité fait Loi.

 

Je ne me suis pas ennuyé, j'ai bien aimé.

 

© Didier THIOLLIER